jardins de l’Enfer de Wang Saen Suk en Thaïlande

Visite guidée des jardins de l’Enfer de Wang Saen Suk en Thaïlande

Dans un village des environs de Bangkok se cache, au bout d’un chemin envahi par les mauvaises herbes, un curieux musée connu pour être « le parc thaïlandais de l’horreur infernale ». Construit à côté d’un temple local, le Wang Saen Suk Hell Garden – son nom officiel – ramène à la vie les enseignements bouddhistes concernant les tourments des enfers, par le biais d’une série d’horribles saynètes. Curieux d’en apprendre plus, nous sommes partis en quête de l’enfer.

Il y a quelques années de cela, je suis tombé, pour la première fois, sur des photos du jardin de l’Enfer de Wang Saen Suk lors de leur parution dans le Fortean Times. Lorsque finalement je me suis rendu en Thaïlande en personne, il figurait sur ma liste des choses à voir. Après quelques recherches, j’ai réussi à trouver une adresse pour le Wang Saen Suk, qui était apparemment situé à Sai 2, Soi 19, Saen Suk. Le village de Saen Suk est situé non loin de Chonburi – à environ 100 km au sud-est de Bangkok – et, alors que ses charmantes plages attirent leur part de touristes locaux, la plupart des étrangers lui préfèrent la voisine Pattaya ou les îles spectaculaires du Sud.

Je n’avais pas vraiment organisé de programme ; un jour, je me suis simplement réveillé tôt et me suis mis en route en direction de la gare routière très animée de Bangkok, qui se trouve à côté du Monument de la Victoire. Ce fut relativement facile d’arriver là-bas : il y a régulièrement des bus qui partent de la capitale en direction de l’infâme lieu de tourisme sexuel qu’est Pattaya, et tous passent par Chonburi sur le chemin. De là, j’espérais prendre un taxi pour le jardin des ténèbres. Le retour m’angoissait, mais j’avais décidé d’y penser plus tard.

Du coup, vers 9 h du matin, je me suis retrouvé au fond d’un bus, coincé entre deux vieilles thaïlandaises, avec mon petit-déjeuner composé de nouilles et d’un thé glacé sirupeux. Après seulement deux heures de route, on avait quitté l’horrible circulation de Bangkok pour passer d’une station balnéaire à l’autre, le long de la côte est. Un par un, les autres passagers descendaient, et je me suis retrouvé seul avec le chauffeur. Toutes les deux minutes, je lui demandais où on se trouvait de peur de rater mon arrêt.

« Voilà Bang Saen ! », dit-il soudain. Ensuite, il indiqua « Sean Suk » vers la droite. Il n’avait pas entendu parler du jardin des ténèbres (et mes mimiques n’aidaient en rien), mais je n’avais qu’à me rendre à Saen Suk et trouver le palais, ou « Wang ». Je l’ai remercié et je suis descendu du bus – en plein dans la rue animée des marchands chinois. Aller de Bang Saen au jardin des ténèbres ne fut pas aussi aisé que je le pensais. Pas moyen de trouver un taxi : j’ai dû me résoudre à parcourir les chemins de campagne, flanqués de haies ; à longer les routes nationales, les épiceries, les salons de coiffure et les salons de massage.

Pour couronner le tout, le temps commençait à se gâter rapidement. Alors que les gens du coin cherchaient un abri, beaucoup d’entre eux regardaient, étonnés, le stupide farang qui s’était perdu dans un village de pêcheurs pendant l’orage. « Rentre chez toi ! », me dit en riant un mécanicien, lorsque je me suis arrêté pour demander mon chemin. « Khaosan par là ! »

Il pointait du doigt Bangkok et sa région bondée de touristes. Plus tard, je me suis arrêté pour prendre un café dans une cahute au bord de la route, et la patronne me fit la conversation pendant que je buvais. Elle parlait thaï et je comprenais un mot sur cent – mais il était assez flatteur qu’elle se donne la peine de me parler dans sa langue. J’ai quand même dû envoyer un texto à un ami thaïlandais pour lui demander comment on disait « toilettes ». L’après-midi touchait à sa fin lorsque j’arrivais à Bang Saen Beach. J’avais suivi un plan copié à la main à partir d’internet, mais il semblait avoir de moins en moins de ressemblances avec la réalité du terrain. Lessivé et suant par tous les pores, je me demandais si j’allais un jour trouver cet endroit. Je me suis adressé à un groupe de jeunes postés en face d’un 7-Eleven. Au début, ils ont commis la même erreur que les autres – ils m’ont indiqué le temple, c’est-à-dire Wat Saen Suk, au lieu de Wang Saen Suk. Ils ne connaissaient pas le palais.

J’étais au bord du désespoir lorsqu’un homme, qui était à proximité, s’est joint à la conversation. Il fumait sous la pluie, avec son pied surélevé sur le guidon de sa moto. « Je t’emmène en enfer pour 20 bahts », me dit-il.

Le Naraka et les fantômes affamés

Mon Virgile me laissa à l’entrée, où un grand Bouddha assis surveillait les portes de l’enfer. De là, cela n’avait pas l’air très impressionnant ; il y avait des figurines d’hommes, de femmes et d’animaux grandeur nature, regroupés pour représenter des scènes à signification religieuse. Dans un diorama, un homme se coupait les cheveux, alors qu’un autre homme – probablement un genre de saint – tuait des crocodiles menaçants. Des moines, avec leurs robes oranges trempées par l’orage, se baladaient de-ci, de-là. Et une pancarte accrochée au mur annonçait : « Bienvenue en enfer ! »

Je suivis le sentier qui contournait un coin, lorsque soudain j’aperçus, en face de moi, une scène surréaliste illustrant la douleur. Deux énormes figures dominaient la clairière : les formes décharnées d’un homme et d’une femme. À leurs pieds, quatre pécheurs brûlaient vivants alors que les gardes les piquaient avec des lances. Autour du chaudron et des géants dansaient 21 silhouettes – toutes de ma taille. Leurs corps tordus d’humains portaient des têtes d’animaux et se figeaient dans une série de poses menaçantes : faisant mine d’avancer brusquement, s’étirant et griffant, où se pavanant comme des bouffons.

Dans le bouddhisme, l’enfer est connu sous le nom de « Naraka ». Ce n’est pas une damnation éternelle au sens biblique ; ce sont plutôt des punitions temporaires du Naraka, jusqu’à ce que le karma négatif du pécheur soit purgé. Des textes comme le Devadūta Sutta (une partie du Canon Pāli) donnent des descriptions détaillées des tortures représentées ici, lesquelles sont appliquées selon les crimes particuliers commis par l’individu. Les victimes ne sont pas condamnées à l’enfer, comme c’est le cas dans les autres religions ; c’est plutôt l’excès de karma négatif qui les y emmène.

Selon le Traiphuum Phra Ruang, ceux qui sont récemment morts sont amenés devant le « Roi de la Mort », Phya Yom. C’est ce Phya Yom qui vous informe de votre sort, après avoir comparé la liste de vos bonnes actions (inscrites sur une plaque d’or) à celle de vos méfaits que vous avez commis dans votre vie (ceux-ci sont listés sur un bout de parchemin fait en peau de chien). Le démon le plus proche de moi avait la tête d’un cochon sauvage, et une pancarte entre ses pieds disait : « Ceux qui se livrent à un acte de corruption sont voués à l’enfer, ils porteront le nom des esprits des cochons. »

Je me baladais à travers les rangées de danseurs, lisant les inscriptions au passage. Les ingrats deviennent des tigres ; les envieux, des lapins ; et ceux qui provoquent la bagarre deviennent des canards. Voler des animaux aquatiques transforme votre tête en celle d’un poisson ; alors que ceux qui volent du riz cuit porteront le nom des esprits des oiseaux. Tous sont punis en enfer. Ceux qui vendent des drogues qui créent l’accoutumance sont punis aussi : ils portent le nom des esprits des vaches. Phya Yom, le Roi de la Mort, était assis dans une grotte à ma gauche. Devant lui se présentaient deux esprits morts récemment, enchaînés au niveau du cou et attendant le jugement.

Cependant, je voulais en savoir plus sur les deux personnages qui surplombaient tout le reste : une figure d’homme et une figure de femme, avec des traits squelettiques et des langues qui s’attiraient à mi-hauteur du sol. Une boîte pour recueillir les dons était placée aux pieds de chaque géant, et des pancartes en anglais expliquaient le sort réservé à ces deux êtres torturés. Ils avaient transgressé les cinq préceptes sacrés du bouddhisme, et s’étaient donc « livrés aux quatre Causes des Malheurs », à savoir : « ceux qui fréquentent les bordels, ceux qui sont ivres habituellement, ceux qui se livrent aux jeux habituellement, ceux qui s’accoquinent à la canaille, et qui se comportent de manière contraire aux principes de la morale et de la vertu. » Les silhouettes colossales avaient des noms de fantômes. Le mâle se nommait « Nai Ngean-Nai Ngean », et il était coupable de son comportement turbulent et d’avoir vécu une vie pleine de vices. Le fantôme de sexe féminin – « Nang Thong-Nang Thong » – était coupable « de rapport sexuel, de mauvaise conduite, et d’esprit immoral. »

Il y a beaucoup de descriptions de fantômes dans le folklore thaïlandais, souvent vivant dans les forêts ou dans les zones côtières ; leurs personnalités vont de la brute agressive aux esprits perdus et solitaires. Nai Ngean et Nang Thong semblaient être fidèles à la description des pretas ; c’est-à-dire des « fantômes affamés ». Le concept de preta est commun dans les textes du bouddhisme, du sikhisme, de l’hindouisme et du jaïnisme. Ce sont des esprits qui ont appartenu à des personnes qui se sont comportées de manière cupide et envieuse dans leur vie ; et sont donc condamnées à une faim insatiable dans l’autre monde. Dans beaucoup de traditions, ils désirent des choses dégoûtantes, comme des excréments ou des cadavres humains.

Les histoires sur les pretas varient d’une culture à l’autre. Cependant, ils se caractérisent tous par une grande taille, une peau momifiée, des membres squelettiques et des ventres gonflés. Leurs cous sont longs et minces : ils sont trop étroits pour permettre de remplir leur estomac et servent de métaphore visuelle de leur appétit vorace. Les pretas sont extrêmement sensibles à la chaleur et au froid ; et contrairement aux âmes tourmentées de l’enfer, ils sont libres de se balader sur terre – cherchant à rassasier leur faim pour l’éternité. Certaines traditions disent que leur nourriture se consume dans des flammes dès qu’ils tentent de la manger ; d’autres sources les décrivent comme étant invisibles, où seulement visibles aux hommes souffrant de troubles mentaux.

Ensuite, je me suis intéressé à une autre rangée de démons, située derrière les fantômes affamés : certains n’avaient pas de visages de mammifères : il y avait un serpent, un dragon, un lézard et un homard. J’appris que ceux qui exploitent et provoquent la souffrance des autres portent les noms des esprits des chiens ; les vandales deviennent des rats ; et les tortues sont ceux qui sapent l’autorité des autres ; alors que ceux qui détruisent des parties de la nature sont appelés des cerfs. « Ceux qui s’emploient à mettre le feu aux biens d’autrui sont punis en enfer, ils portent les noms des esprits des serpents. »

Les entrailles de l’enfer bouddhiste

La Thaïlande a en son sein un nombre important de jardins de l’Enfer, mais le jardin du monastère Wang Saen Suk est le plus grand d’entre eux. En entrant dans le jardin, un panneau disait : « Si vous rencontrez le diable dans cette vie, ne remettez pas à demain la recherche du mérite, car elle vous aidera à le combattre dans la vie d’après. »

Le Naraka, l’outre-tombe, consiste en huit grandes fosses, chacune d’entre elles étant reliée à 16 autres endroits, pour un total de 136 fosses. Ces régions varient en termes de châtiments, et les individus sont assignés à une fosse selon la nature de leurs transgressions.

Ce système conventionnel de torture partage de nombreux traits avec les traditions chrétiennes illustrées par La Divine comédie de Dante ; à l’inverse de l’Enfer de Dante cependant, les morts peuvent revenir du Naraka et renaître une fois leur châtiment expié. Une seule fosse diffère, l’Avici : l’enfer dont on ne revient pas. Cette profonde région souterraine est non pas chaude comme les autres, mais froide et réservée à ceux qui prennent la vie de leurs parents, d’un Bouddha ou d’un Arhat éclairé. Les âmes qui errent en Avici demeurent dans le tourment jusqu’à la naissance d’une nouvelle ère de Bouddha.

Alors que les religions abrahamiques se concentrent autour des Dix commandements, les bouddhistes vivent leur vie selon une série de préceptes. Selon le Canon Pāli, les Cinq préceptes prohibent le meurtre, le vol, la mauvaise conduite sexuelle, la malhonnêteté et l’alcoolisme. Il existe d’autres préceptes toutefois ; les moines novices doivent vivre selon une série de dix préceptes, tandis qu’un moine adulte doit en suivre 227 au total.

Alors que je marchais autour du jardin, j’ai pris connaissance des divers châtiments prescrits pour certains crimes. Des hommes à l’air sévère vêtus de robes bouddhistes s’étaient vus attribuer le rôle de bourreaux. Au milieu de la cour, des silhouettes nues grimpaient le long d’un arbre épineux, alors que les chiens de l’enfer tentaient de les mordre aux mollets et que les corbeaux leur piquaient les yeux. En plus de cette maquette à taille humaine, une boîte de dons expliquait : « Celui qui viole le troisième des cinq préceptes – portant atteinte à l’acte sexuel en couchant avec la femme ou le mari des autres – obtient le résultat de sa mauvaise action comme le montre cette image. »

D’autres châtiments incluaient une femme se faisant pénétrer par une lance, comme punition pour « injection, avortement, contraception », « la triche et la ruse » étaient punies d’une extraction des yeux, alors qu’un homme ayant déconsidéré le bouddhisme se voyait battre la tête à coups de barres de métal.

Certains de ces châtiments étaient conduits de façon individuelle, alors que d’autres étaient décernés à de plus larges groupes de pécheurs. Une scène particulièrement horrible incluait un homme corrompu et un voleur de riz (dotés respectivement d’une tête de cochon et d’une tête d’oiseau) se faisant scier en deux à la hache ; un ascète irrévérencieux (à tête de crapaud) se faisait éventrer par un oiseau, alors qu’un dealer de drogue à tête de taureau se faisait cruellement taillader.

Un pécheur à tête humaine se faisait scier en deux à côté d’eux, un autre avait des étoiles de lancer plantées sur son front. Il était intéressant de remarquer une autre silhouette, qui ressemblait fortement à un Blemmye ; une tribu mythique de cannibales sans tête, à visage sortant du torse, supposément découverts en Afrique. Les Blemmyes furent décrits dès le premier siècle après Jésus-Christ – « On dit que les Blemmyes n’ont pas de tête, et que leur yeux et leur bouche sont situés dans leur torse » : Pline l’Ancien, Histoire naturelle, Livre V, 75 ap. J.-C. –, et sont apparus dans plusieurs œuvres de fiction à partir du Moyen Âge.

À côté de ce groupe, on pouvait lire sur un tableau : « Celui qui viole le second des cinq préceptes – qui vole, triche ou détruit la propriété des autres – reçoit le châtiment décrit par cette image. » Une autre scène présentait une femme qui avait tué son mari (qui était un bon père), se faisant percer le cœur par une lance. Une femme ayant commis le péché « d’avortement » se faisait lentement écraser dans un étau par deux gardes. Un violeur proche avait été attaché à un poteau et se faisait enfoncer un trident dans les parties génitales.

Je parcourus le chemin vers l’arrière du jardin, à travers cette foule de silhouettes contorsionnées. Tout le long du chemin, je n’arrêtais pas de repérer des visages du coin de l’œil ; nombre de ces silhouettes de ciment et de plâtre avaient l’air étonnamment vraies, et je me surprenais souvent à les regarder directement dans le blanc des yeux. Troublante sensation.

Certains articles que j’avais lus à propos du jardin de l’Enfer Wang Saen Suk faisaient part de sa popularité auprès des familles thaïes et des touristes nationaux ; le parc était abandonné lors de ma visite cependant, alors que la pluie continuait à tomber et que le tonnerre grondait au loin, de plus en plus menaçant. À deux ou trois occasions, je vis les fantômes géants éclairés par la lumière éclatante des éclairs. L’électricité semblait donner vie, l’espace d’un instant, à leurs visages affamés et flétris.

À l’autre extrémité du jardin, je suis passé près des alcooliques. Toujours agrippés à leurs bouteilles, les gardiens de l’enfer leur faisaient engloutir de l’huile bouillante.

Le chemin de la prière

Le jardin de l’Enfer Wang Saen Suk n’a pas pour but d’effrayer seulement, mais plutôt d’instruire. En plus de décrire ces vicieux châtiments dans les détails, on trouve aussi une illustration des récompenses d’un bon karma. Dans le recoin le plus éloigné du jardin, quelques silhouettes sont regroupées autour d’un arbre. Une boîte de dons toute proche disait : « Ceux qui font l’aumône aux moines bouddhistes et construisent les images de Bouddha seront nés lors de la période religieuse du prochain bodhisattaya (Sri – Araya mettaraya). Dans sa religion, un arbre kalapapluek aura poussé dans le monde d’après, qui apportera tout ce que l’on peut souhaiter. »

Après avoir marché le long de ces champs de torture, ce fut un réel soulagement de voir qu’un message aussi positif m’attendait à la fin. À l’ombre d’un arbre était accrochée une image de Bouddha. Il souriait avec bienveillance à l’endroit des pécheurs qui tendaient désespérément leurs bras vers lui en guise de prière. Je suis retourné vers l’entrée, empruntant un chemin parallèle au jardin. Les statues n’y étaient pas aussi violentes et montraient plutôt des scènes d’apaisement. J’ai remarqué cependant que le côté macabre était toujours là… alors qu’un homme donnait ses propres entrailles à manger à des oiseaux.

Le bouddhisme thaï fascine souvent parce qu’il confronte entre eux des sentiments et des idées très différents. Leur cosmologie étendue comprend un monde souterrain structuré en grande partie comme celui du christianisme au Moyen Âge, alors que certains thèmes de l’hindouisme véda ont été incorporés à la religion grâce à l’influence du Cambodge au nord ; des divinités hindoues comme Vishnou et Ganesh sont souvent utilisées pour protéger les personnes et le foyer. Pour compléter cette idée, j’ai trouvé près de la sortie une série de silhouettes qui correspondaient à des signes du zodiaque chinois. Des boîtes étaient posées là et imploraient de faire un don pour l’esprit protecteur du visiteur ; j’ai alors cherché le mien. L’orage continuait à gronder et il commençait à faire nuit. Je me suis bientôt aventuré hors de cet abri relatif que constituait le jardin de l’Enfer, pour essayer de reprendre le chemin de Bangkok. J’aurais besoin de toute la protection possible.

Le panneau disait : « Celui qui naquit l’année du cochon a une influence sur les douzième et sixième mois et sur l’année du petit serpent. Il doit éloigner l’esprit du mal en donnant un baht par âge. »

J’ai glissé une poignée de bahts dans la boîte, et me suis incliné brièvement face à l’esprit féminin qui chevauchait un cochon géant devant moi. Je n’étais pas sûr que ce fût la procédure adéquate, mais cela a semblé ravir un moine qui passait par là. J’ai relevé la tête pour le regarder sourire gentiment en ma direction, alors qu’il arrangeait des plantes en pot autour d’un autel hindou. J’ai ensuite laissé le jardin de l’Enfer derrière moi, et me suis dirigé vers la route principale. C’était le début de soirée, que les nuages noirs rendaient encore plus sombre. Je n’avais pas vu un taxi de la journée, et je me préparais déjà à devoir trouver un plan B ; peut-être les moines me prendraient-ils en pitié et me laisseraient dormir sur le sol, dans le temple.

Alors que je parcourais la longue route séparant Wang Saen Suk et le village de Bang Saen, je fus rejoins par deux chiens errants qui trottinaient autour de moi, un de chaque côté. Après environ dix minutes, j’ai rejoint la route principale, et fait un signe timide au premier véhicule que j’ai croisé.

À ma grande surprise, le van s’est arrêté. J’ai tenté d’imiter un bus, demandant alternativement Bangkok et Krung Thep. Le conducteur avait l’air amusé, mais il a semblé comprendre ce dont j’avais besoin. Il m’a conduit à la station de bus la plus proche, et cinq minutes plus tard j’étais assis dans un bus en direction de la capitale, plongé dans une méditation sur la nature du karma.

Source : https://rencontres-tourisme-culturel.fr/

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